Préparation au concours de l’agrégation

Parcours et témoignages

vendredi 11 septembre 2015, par Serge Raynaud

Présentation

Le professeur agrégé enseigne principalement dans les lycées, les classes préparatoires aux grandes écoles et dans les sections de techniciens supérieurs (BTS).
Les professeurs agrégés participent aux actions d’éducation, principalement en assurant un service d’enseignement et assurent le suivi individuel et l’évaluation des élèves. Ils contribuent à conseiller les élèves dans le choix de leur projet d’orientation.
Le concours de l’agrégation est national.
Source et compléments d’information sur le site du ministère de l’Éducation nationale.

Jennifer Picke : témoignage écrit

Jennifer Picke est enseignante au lycée hôtelier régional de Marseille. Elle y enseigne l’hébergement et la communication professionnelle depuis 1999 sur des niveaux de baccalauréat technologique et BTS hôtellerie-restauration.
Elle est arrivée dans l’enseignement par la voie du concours CAPET externe.

Pourquoi avez-vous souhaité tenter l’aventure de l’agrégation ?
Après près de quinze ans d’enseignement, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de la question. J’ai eu la chance au lycée hôtelier de Marseille d’accéder à tous les niveaux de formation, de classe de la seconde à la licence.
J’ai rencontré de nombreux profils de formés, de la formation initiale à l’apprentissage, en passant par la formation continue pour adultes.
J’ai perçu l’agrégation comme une opportunité de sortir de ma zone de confort et de remettre en question mes enseignements. Il me paraissait important de représenter la filière hôtellerie-restauration à ce concours d’autant que nous avions avec mes collègues attendus son ouverture avec impatience.

J’ai appris il y a trois ans dans un couloir du lycée l’ouverture de l’option E à l’agrégation interne d’économie-gestion. C’était juste avant la fermeture du serveur. Je m’y suis inscrite, il restait moins de deux mois avant les dates d’écrit. Ensuite, je me suis laissée prendre par mes activités habituelles et je n’ai pas su dégager du temps pour travailler. J’y suis quand même allée pour me faire une idée de mon niveau de départ.
Évidemment, je n’ai pas été admissible mais il ne m’a manqué que 0,5 points pour atteindre le seuil de l’admissibilité. Ça m’a encouragé à me réinscrire l’année d’après, d’autant qu’Augustin Hernandez l’a décrochée du premier coup. C’est un bel exemple.

Comment vous êtes-vous préparée aux épreuves du concours ?
Forte du constat précédent qu’il était compliqué de se préparer entre les obligations familiales et professionnelles et qui plus est seule, je me suis inscrite à la formation à distance proposée par l’université de Rennes 1. Ce dispositif se nomme AGOL.
Des cours en ligne de deux heures sont proposés au rythme de deux à trois par semaine tant dans les spécialités respectives que pour les épreuves communes.
Les classes virtuelles ont lieu en fin de journée. Pour ceux qui ne peuvent les suivre en direct, il est possible de les visionner à tout moment puisqu’elles sont toutes enregistrées. Cette souplesse du dispositif est vraiment un point fort. De plus, des devoirs et un examen blanc sont proposés.
Chacun peut ainsi situer sa marge de progrès. Deux regroupements annuels sont également organisés à l’université de Rennes. La qualité de la formation est indéniable. C’est un investissement financier prioritaire à mon sens.

J’ai été admissible dès ma première année d’ « agolienne », mais il m’a fallu « redoubler » pour être admise. Même si la première année j’étais très proche du seuil d’admission (0,5 point), j’ai failli abandonner. Ce sont les formateurs d’AGOL qui ont su me redonner confiance. Ils sont non seulement compétents, mais également impliqués.

Quelle est votre vision du métier d’enseignante après ce succès ?
Je suis certes ravie d’avoir obtenu l’agrégation mais cette satisfaction reste entachée par l’absence massive des enseignants d’hôtellerie au concours.
Nous étions bien peu nombreux à représenter notre filière. Il est vrai, qu’enseigner dans un lycée hôtelier dévore beaucoup d’énergie car les projets y sont nombreux.
Beaucoup de mes collègues appréhendent une éventuelle incompatibilité entre leur activité professionnelle et la préparation d’un concours. Il est certain que la quantité de travail à fournir nécessite de modifier certaines priorités. Le soutien des proches est d’ailleurs important. Le concours prend beaucoup de place dans le foyer : absence de disponibilité parfois pesante, frais financiers à notre charge...

Pour ma part, j’ai continué mon temps plein en prenant à cœur de ne pas faire supporter mon choix à mes étudiants. J’ai près de deux heures de transport par jour de travail. A titre privé, nous sommes une famille recomposée avec quatre enfants. A priori, les conditions réunies ne sont pas les plus favorables.
Toutefois, j’ai obtenu un vrai soutien de la part de mes proches, de l’équipe et du Proviseur du lycée de Marseille. L’objectif n’est pas forcément d’obtenir l’agrégation du premier coup.
Elle aura du point de vue administratif autant de valeur qu’elle soit décrochée en un, deux, trois, quatre ans.
Surtout, j’ai pu mettre à profit mes acquis dans ma salle de classe bien avant de l’avoir obtenue. Je peux rattacher mon enseignement à celui de mes collègues notamment d’économie-gestion, ce qui donne plus de sens à mes cours. J’ai rencontré des enseignants de tourisme qui préparaient comme moi le concours et découvert la transversalité de nos enseignements.

L’agrégation est avant tout une expérience très enrichissante qui s’appuie sur des efforts et du plaisir. J’invite mes collègues à s’inscrire car l’option E reste ouverte l’année prochaine en interne.

Augustin Hernandez : témoignage vidéo

Augustin Hernandez est professeur au lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme de Grenoble. Jusqu’en 2013 il était professeur certifié (PRCE) en Services et Commercialisation.
Il nous fait partager ses motivations et son parcours qui l’ont conduit à se présenter au concours de recrutement de l’agrégation d’économie et gestion, option E, « Production de services ». Le concours interne propose une option Tourisme -Hôtellerie-Restauration.
Aujourd’hui, Augustin est professeur agrégé (PRAG).

Il a été encouragé par ses proches et par sa hiérarchie :

  • Yves Arrieumerlou, IA-IPR économie et gestion, en charge de la filière hôtellerie et restauration de l’académie de Grenoble ;
  • Patrice Broussou, Proviseur du lycée hôtelier de Grenoble.

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