Signes de qualité des produits

Novembre 2023

Signes de qualité

mercredi 29 novembre 2023, par Laurent Nadiras

Actualité de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO, site web :) www.inao.gouv.fr.

La dénomination « Sel de l’Île de Ré / Fleur de sel de l’Île de Ré » enregistrée en IGP

La dénomination « Sel de l’île de Ré / fleur de sel de l’île de Ré » est officiellement reconnue en Indication Géographique Protégée (IGP), par publication, le 24 novembre 2023, du règlement d’exécution au Journal officiel de l’Union Européenne.

  • Une notoriété millénaire et des gestes ancestraux

Le « Sel de l’île de Ré » et la « Fleur de sel de l’Île de Ré » sont au cœur de l’identité rétaise, en Charente-Maritime. Depuis près de mille ans, les saunières et les sauniers ont modelé le paysage de l’île de Ré. Grâce aux savoir-faire ancestraux, aux gestes inchangés, ils continuent de produire un sel marin de qualité au rythme des saisons.

  • Un processus exigeant

Les marais salants, dont le fond est naturellement constitué d’argile, ont lentement été façonnés de manière à capter naturellement l’eau de l’Atlantique et à en réguler la circulation gravitaire. Au printemps, le saunier réalise l’entretien du marais. Il procède au nettoyage des aires saunantes en enlevant les vases déposées pendant l’hiver. En été, le saunier régule en continu la circulation de l’eau salée. Elle se concentre au fil des différents bassins jusqu’à atteindre la saturation dans les aires saunantes où cristallisent les produits.



Le « Sel de l’Île de Ré » se forme au fond de l’aire saunante, où se développent des cristaux de forme cubique. Il est régulièrement récolté manuellement à l’aide d’un simoussi.

La « Fleur de sel de l’Île de Ré » se forme à la surface de l’eau de l’aire saunante, là où se produit l’évaporation, et où se développe une cristallisation fragile, majoritairement en forme de pyramide creuse et inversée. Elle est récoltée quotidiennement. Sa cueillette, manuelle, se fait en écumant légèrement la surface de l’eau à l’aide de la lousse à fleur.

  • Un produit respectueux de son environnement

Cette production a un impact positif sur l’environnement, par des pratiques manuelles et l’entretien d’un système hydraulique complexe. Les marais salants de l’Île de Ré représentent une mosaïque dynamique de milieux favorable à la biodiversité. Axée sur le travail manuel, la méthode de production est faiblement émettrice de carbone. Le cahier des charges du produit impose un mode de production respectueux de son environnement : interdiction des désherbants chimiques, absence du lavage / lessivage du sel après la récolte, Interdiction totale d’additifs après la récolte…

  • Quelques chiffres

 Près de 550 hectares de marais salants en production sur l’Île de Ré ;
 Environ 100 producteurs « Sel sur l’Île de Ré / Fleur de sel de l’Île de Ré », des exploitations de petite taille ;
 65 producteurs réunis en coopérative ; 35 producteurs « indépendants » ;
 Production moyenne annuelle : 2 500t de « sel de l’Île de Ré » et 200t de « Fleur de sel de l’Île de Ré » ;
 Commercialisation en GMS et en vente directe sur l’Île de Ré.

Communiqué de presse
IGP "Sel de l’Île de Ré / Fleur de sel de l’Île de Ré"
INAO

L’Huître de Normandie reconnue en IGP

L’« Huître de Normandie », produit emblématique normand, est désormais officiellement reconnue en Indication géographique protégée (IGP). L’lGP a été enregistrée le 24 octobre 2023 par la Commission européenne, ce qui lui accorde une protection à l’échelle européenne. Cette reconnaissance valorise le savoir-faire des ostréiculteurs locaux, qui mettent à profit les particularités du littoral de la Normandie pour produire ce coquillage d’exception.

  • Un produit emblématique des fêtes, à consommer toute l’année
    L’« Huître de Normandie » est une huître creuse. Sa coquille est dure, de forme régulière, sans partie ébréchée.
    Le muscle est ferme et maintient la coquille fermée, permettant une bonne conservation de l’« Huître de Normandie » lors du transport et de la commercialisation. L’« Huître de Normandie » est vendue en bourriche ou au détail, présentée dans sa bourriche d’origine. Indispensable sur les tables des fêtes, ce produit peut être consommé toute l’année.


  • Un milieu naturel spécifique

L’aire géographique de production de l’« Huître de Normandie » s’étend sur les communes du littoral normand de 4 départements (Calvados, Eure, Manche, Seine-Maritime), depuis la commune de Granville (50) au sud jusqu’à la commune de Sainte-Marguerite-sur-Mer (76) au nord.
Le littoral normand offre des conditions naturelles propices à l’ostréiculture :

 L’estran, partie du littoral découverte à marée basse, est large et ouvert ; il subit de forts courants marins.
 Les nombreux cours d’eaux des différents bassins versants du territoire, en se déversant dans la mer, apportent les éléments nutritifs qui favorisent le développement du phytoplancton dont se nourrissent les huîtres.

  • Un savoir-faire en lien étroit avec ce milieu naturel

Les ostréiculteurs normands ont, au fil du temps, appris à mettre à profit les conditions parfois difficiles de ce milieu naturel. La production d’huîtres en Normandie était initialement basée sur l’exploitation de gisements naturels. Les huîtres étaient pêchées et stockées sur l’estran dans l’attente de leur expédition. Les Normands ont constaté que les huîtres exposées à l’alternance des marées se conservaient mieux lors du transport car elles restaient fermées, tandis que les huîtres fraîchement pêchées s’ouvraient et mourraient rapidement. Cette pratique appelée « trompage » s’est alors développée en Normandie. La raréfaction des gisements naturels à la fin du XIXe siècle a conduit au développement des pratiques d’élevage actuelles, tout en conservant le trompage typiquement normand. Le savoir-faire des ostréiculteurs normands se manifeste également dans la manipulation des poches qui contiennent les huîtres, pour les déplacer sur l’estran afin de favoriser la pousse du coquillage et la formation d’une coquille régulière grâce aux forts courants marins de la Manche.

  • En chiffres (2022)
     380 concessionnaires
     Environ 1 200 ha de parcs à huîtres
     25 000 tonnes d’huîtres

    Communiqué de presse
    IGP "Huître de Normandie"
    INAO

    Liens

     Site de l’INAO
     Plaquettes de présentation de l’INAO : pour tout savoir sur l’INAO, les labels, les aires géographiques, les produits, ... Ces documents sont des documents pédagogiques d’accompagnement au format PDF à télécharger.