Historiques des Échanges du cafÉ
Dès 1940, un accord interaméricain signé entre 14 pays producteurs du continent américain et les Etats-Unis pour garantir des débouchés aux exportateurs et des approvisionnements réguliers aux usines américaines avaient vu le jour mais la guerre, entraînant un gel des prix, avait privé les signataires des bénéfices de l’accord.
Sous l’égide de l’Organisation Internationale du Café, créée dans ce but entre les pays producteurs et importateurs, plusieurs accords ont donc régulé le marché entre 1963 et 1989.
Dès 1963, il s’agissait pour les signataires, en particulier pour les producteurs, de garantir leurs revenus dans un contexte (déjà) de surproduction. Pour les importateurs et plus particulièrement les Européens, il s’agissait surtout de préserver le niveau économique et de développement des anciennes colonies. Quant aux Etats-Unis, ils se montraient soucieux de préserver l’équilibre économique et social sur le continent américain et d’éviter les tensions telles que celles connues sur le sucre avec Cuba.
Dès le début, et bien qu’elles ne soient pas impliquées car il s’agissait d’accords intergouvernementaux, les entreprises de torréfaction et les négociants ont soutenu la mise en place et l’application de ces régulations afin de préserver leurs approvisionnements et de limiter les déséquilibres économiques liés aux fluctuations des cours.
L’accord international du café
L’Organisation Internationale du café veillait à la bonne application de l’accord, fixait et ajustait les quotas en fonction des prix ; si les prix tombaient en dessous de ceux fixés par l’accord, elle restreignait les quotas, si les prix flambaient, en revanche, elle libèrait des stocks.
Bien sûr, ce système a généré des tensions entre les acteurs et le système des quotas limitait parfois les approvisionnements de certaines qualités.
Malgré tout, les accords sauvegardèrent une certaine stabilité pendant près de 30 ans. Ils assuraient aux pays consommateurs un approvisionnement régulier et aux pays producteurs des débouchés rémunérateurs.
Cependant, les inconvénients liés au système des quotas ont été amplifiés par le fait qu’il y avait finalement deux marchés. Un marché des membres de l’accord réunissant 90% des pays producteurs et 65% des pays consommateurs où tout le monde payait plus cher pour garantir les termes de l’accord, et un marché des non membres où les prix libres étaient plus bas. Cela a entraîné des tentations qui ont conduit à l’organisation de circuits parallèles. La confiance a baissé et des positions nouvelles sont apparues.
Les Européens souhaitaient le maintien de l’accord pour protéger leurs anciennes colonies ; les Etats-Unis souhaitaient mettre en place des accords interaméricains afin de limiter les importations de Robusta et de renforcer les importations d’Arabica plus adaptées à leurs besoins . Le Brésil s’est quant à lui rebellé contre le système de quotas qui limitait sa production alors que d’autres pays non membres de l’accord pouvaient développer à des coûts très concurrentiels en dehors du système… La loi du libre échange reprit donc ses droits à partir de 1989.
Depuis la fin de l’accord, la loi de l’offre et de la demande fixe les cours qui ont connu des fluctuations incroyables.
Récemment, la demande de café a connu une progression régulière qui s’explique essentiellement par l’évolution démographique et l’accroissement du niveau de vie.
Les différentes formes de commerce «alternatif»
Voir chapitre Developpement Durable
Les bourses du café
Les cours du café s’établissent dans deux bourses d’échanges internationales, à New York et à Londres, selon les qualités. Ces bourses fonctionnent selon le principe des marché à termes et sont le lieu d’intervention privilégié des professionnels de la filière mais également des fonds d’investissements.
Les prix réels du café payés aux planteurs s’évaluent en rapport avec ces cours, selon les qualités avec un différentiel en négatif ou en positif par rapport au cours de la qualité proposée.
Le système du marché, comme tout système, présente des avantages et des inconvénients. L’avantage, c’est que tout planteur, quelle que soit sa situation et la qualité qu’il propose, peut avoir un accès au marché et voir sa production évaluée et achetée ; l’inconvénient est bien évidemment que les cours sont très fluctuants et soumis à d’éventuelles interventions d’intervenants non professionnels qui peuvent amplifier les mouvements à la hausse ou à la baisse.
Compte tenu de ces considérations et au regard de l’importance stratégique et économique que revêt le café dans le commerce mondial, plusieurs tentatives de régulation du marché ont été organisées.
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