Une contribution de Frédéric Péré, Chef de Travaux au lycée hôtelier de La Rochelle (Voir le site du lycée dans la carte des établissements de la filière de formation).

Présentation

Cette journée consacrée à la mer et tout particulièrement à la pêche sera l’occasion de découvrir et d’approfondir la pêche et ses techniques à l’atelier de ramendage [1], tester ses connaissances sur la filière, le produit et le milieu marin avec l’École de la mer, découvrir le merlu sous toutes ses formes, ses utilisations commerciales à l’atelier de découpe du Lycée Maritime et déguster les saveurs du merlu proposées par le Lycée Hôtelier.
Tout un programme !

Programme de la journée

Visites de la criée

Destinées aux nouveaux entrants du Lycée Hôtelier (classes de seconde), deux visites sont proposés pour parcourir les installations du Port de pêche de La Rochelle : Départs 7h30 et 9h00, devant le parking du lycée.

Le challenge du poisson

Pour la seconde édition, le Challenge du Poisson propose cette année à 6 groupes de 3 élèves de venir s’affronter autour de 4 épreuves faisant appel à différentes compétences de chaque membre :

  • Épreuve n°1 : La découpe du Merlu – dès 10h20 au cœur du patio du Lycée Hôtelier ;
  • Épreuve n°2 : Le ramendage ;
  • Épreuve n°3 : La préparation culinaire ;
  • Épreuve n°4 : Le Quizz

Conférences

Dès 14h retrouvez nos intervenants vous parler des aspects sanitaires et réglementaires liés aux étapes de traitement du poisson :

  • 14h- La nouvelle Politique Commune des pêches expliquée par Marina Piochon de La Direction Départementale des Territoires et de la Mer ;
  • 14h30 – Les marques, labels et autres outils de valorisation des produits de la mer par Jérémy Bily de l’IRQUA Poitou-Charentes ;
  • 15h – La qualité des produits par les professionnels du mareyage par Blanche Demias du groupe Mariteam ;
  • 15h30- La Traçabilité des produits de la mer par Catherine Sioniac du Port de pêche de La Rochelle.

Entretien avec un merlu

« Tapi sur le fond de l’océan le jour ; caché dans les moindres anfractuosités, j’attends patiemment le moment où toute clarté s’estompera. L’obscurité se dévoilera laissant planer ces ombres terrifiantes, celles qui m’appartiennent. Furtivement alors, je rejoindrai la surface, et dans une danse frénétique, je prendrai mon repas au clair de lune.

Merlan, anchois et sprat seront mes proies de préférence. Il me faudra attaquer sans relâche pour goûter leur tendre chair et m’en repaître. Si je pouvais, j’en saliverai déjà…

L’on dit souvent de moi que je suis vorace. Pourtant, de ce carnage, moi je n’y vois que ma subsistance dans l’espoir de ne pas me faire chasser à mon tour avant d’avoir pu reproduire. Je suis le festin des congres et des dauphins. Savez-vous ce que l’on dit d’eux ? L’un est craint des hommes pour sa force et sa résistance, capable d’arracher un doigt même hors de l’eau. L’autre peut faire reculer n’importe quel prédateur à l’aide de son rostre. Ne devrais-je pas m’en effrayer ?

J’ai parfois cette sensation étrange que l’on redoute de me voir dans les parages. Pourtant, je fais tout pour rester courtois. Jamais je ne me jette sur mes proies sans un large sourire. Mes dents pointues et acérées impressionnent, surement. Mais que puis-je y faire ? Il s’agit de ma marque de fabrique. Tout comme ce corps long et sombre que l’on m’impose. Il paraitrait même que certains de mes caractères morphologiques n’aient pas été modifiés au cours de l’évolution de mon espèce, ils sont dits primitifs. Dois-je m’en plaindre ?

Mais, vous savez, je crois que ma force, je la puise ailleurs. Je crois qu’il nous a été offert à nous autres merlus, une qualité remarquable, qui assurera très certainement la survie de notre espèce, celle d’être en mesure de nous adapter aux contraintes de notre milieu.

Voyez-vous, nous sommes présents depuis la surface jusqu’à mille mètres de profondeur nous rendant ainsi résistants à la pression, à l’absence de lumière, à la raréfaction de la nourriture. Nous pouvons encaisser tout cela et continuer de nous maintenir dans le visage écosystémique que nous occupons.
Nous étalons notre période de reproduction dans le temps et résistons dès la conception à tout type de contraintes environnementales.

Enfin, nous pouvons devenir cannibales. Peut-être ne devrais pas en dire mot ? Je ne suis pas certain que cela rehausse notre côte de popularité. Mais, tout de même ! Nous pouvons nous laisser mourir dès lors que la population de merlu est bien trop nombreuse pour permettre de subvenir aux besoins nutritionnels de nos congénères et assurer ainsi la survie de notre espèce. Ce n’est pas rien.

Alors croyez-le ou non, même avec nos gueules tirées des plus noires zones de la conception animale, le merlu a de l’avenir. Et les hommes en ont conscience, ils ont fait le choix de limiter leur prise. »

Communiqué de presse

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Communiqué de presse. Journée du poisson
La Rochelle - 31 mars 2015
F. Péré

Liens


[1Dans la marine, action de réparer les filets de pêche

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