Les lauréats 2007 et 2008 du concours Malongo sur la route du café
Mickaël Galois et Charles Serveau au Pays des Mayas

Quel est le dénominateur commun entre une cueillette de cerises de café, une traite des vaches, l’élaboration de fromage et la découverte de la cuisine traditionnelle mexicaine, sans oublier le décor somptueux de la région des Chiapas au Sud du pays ?
La réponse est « l’Ecotourisme ». Cette nouvelle forme de voyage au cœur même d’une population, est une forme de tourisme durable, plus centrée sur la nature et dont l’objectif essentiel est l’observation d’un territoire dans le respect de l’environnement, et des populations locales.
Mickaël Galois, élève en terminale baccalauréat technologique au lycée hôtelier de Bazeilles et vainqueur du concours MALONGO en 2008, accompagné de Charles Serveau du Lycée Hôtelier Alexandre Dumas d’Illkirch, lauréat de l’édition 2007, ont eu le plaisir de le découvrir la en visitant une partie du Mexique. Pascal Obrecht, professeur de restaurant dans le même établissement (*) leur a servi de chaperon.

C’est à la découverte de la communauté d’UCIRI (Union des Communautés Indigènes de la Région de l’Isthme) que MALONGO a entrainé cette année les deux jeunes professionnels du café. Ils ont pu découvrir toute la démarche de l’élaboration du café vert, depuis le défrichage des parcelles sous ombrage, en passant par la cueillette et le tri qui en découle, le dépulpage des cerises, le séchage des grains et enfin tout le traitement en aval permettant d’obtenir un café vert marchand : le déparchage où l’on retire la dernière pellicule entourant le grain, les différents triages et enfin l’ensachage avant exportation.
C’est au travers d’un séjour à Chayotepec, petit village de 60 habitants, niché au cœur de la région des Chiapas au Mexique que nos jeunes ont pu se rendre compte des difficultés qu’il y avait à produire cette graine qui nous apporte pourtant tant de plaisirs.

Les vergers caféicoles étant situés parfois à plus d’une heure marche du village, avec une implantation sur des pentes de plus de 40 %, il faut ramener la cueillette à dos d’homme… N’abordons pas la notion de rendement, cher aux pays industrialisés. A titre d’exemple, les 8 personnes composant le groupe ont récolté 5 kilos de grains commercialisables en 2 heures de temps ! 10 euros environ…

Mais que dire du sacerdoce que représente la vie sociale et économique dans cette région. Les exemples ne manquent pas : les enfants dorment dans le lit des parents, 2 ampoules électriques par maison, une par pièce, les commerces les plus proches se situent à 1 h 30 de voiture du village (4 h à pied) et il n’y a qu’un véhicule pour le village. Le portable est une institution dont les habitants ont la connaissance mais il n’existe qu’une seule ligne fixe dans le village et elle n’est dédiée qu’aux cas de très grande urgence…
La liste des illustrations de cette vie presque monacale serait longue, mais elle a permis à Mickaël et Charles de mieux comprendre la notion d’Écotourisme mais surtout d’appréhender les objectifs du Commerce Équitable.

Ce partenariat commercial, cher à MALONGO, a donné un véritable coup de fouet à la vie du village. Certes, l’électricité y a fait son apparition il y a 5 ans maintenant, mais petit à petit les réfrigérateurs se multiplient, tout comme les téléviseurs, mais plus important les routes sont carrossables depuis peu et l’adduction à l’eau courante issue d’une source située plus haut dans la montagne s’intensifie. En attendant l’eau chaude…

Tous ces éléments semblent bien peu de chose au regard de la fierté qui filtre au travers des visages et des paroles exprimées. Fierté d’avoir réussi à progresser seuls, sans aide extérieure, mais dans le contexte d’un groupe soudé de villageois. Fierté aussi de pouvoir le montrer aux « touristes », mais surtout fierté de pouvoir enfin retenir une partie des jeunes et de juguler l’exode rural.
Le point d’orgue de ce périple fut pour nos lauréats la rencontre avec le padre Francisco Van der Hoff, initiateur du Commerce Équitable depuis 1988, qui se bat aux côtés des autochtones afin d’améliorer toujours et encore leurs conditions de vie, tout en respectant leur environnement et leur intégrité.

Une des idées fortes de la communauté est à l’heure actuelle la diversification dans la production. Ne plus être dépendant exclusivement de la production de café permet une meilleure répartition des risques, mais surtout une plus grande rentabilité du travail effectué.
Ainsi nous devrions bientôt découvrir des jus de fruits, des concentrés de fruits, des confitures labellisées UCIRI, et le jour où vous mettrez la main sur un pot de confiture de fruits de la passion au café vous comprendrez mieux la notion de félicité !

Pascal Obrecht.
Textes, légendes et photographies : P. Obrecht
Montage du diaporama : S. Raynaud

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Voir également sur ce site :

  • les articles de la rubrique caféologie : cliquer ici
  • le diaporama sur la Colombie (Voir la production de café autour de la ville d’Armenia dans le Quindio) : cliquer ici
  • les photographies libres de droits d’Isabelle Piquet et S Raynaud sur le café : cliquer ici