AgroParisTech - Paris -
Parrainé par Hervé This et Pierre Gagnaire
Jeu de surface : le goût dessus-dessous

 Il ne restait plus un strapontin libre ce vendredi 4 avril 2008 dans l’amphithéâtre Tisserand d’AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, 75005 Paris. Il faut dire que l’accueil était à la hauteur de l’événement : Pierre Gagnaire était là, aux côtés de son complice et ami Hervé This.

 La cérémonie, orchestrée avec maestria par Odile Renaudin, a permis de voir les maîtres d’œuvre des réalisations proposées, et, surtout de pouvoir les entendre nous expliquer comment ils avaient réussi à les concrétiser.
Très vite, les spectateurs étaient conquis, tout à la fois par les dimensions techniques, créatrices et artistiques. Comme dirait Hervé This, « on aime ou on n’aime pas. On ne force personne ». Mais il faut reconnaître que le jeu des surfaces entremêlées de transparences et d’oppositions de consistance a produit des merveilles de contrastes. Si l’idée de départ était bonne, et même pour tout dire excellente, il faut rendre à César ce qui appartient à César : les candidats ont fait leur miel (des Vosges, en l’occurrence) de ce thème et les fruits de leurs travaux respectifs ont donné la plus belle réponse qui soit au public venu en nombre : l’envie, le désir –on en est presque à parler d’amour-, le bonheur de découvrir que la gastronomie a des beaux jours devant elle.
Et puisque le scientifique aime à tout expliquer, laissons à Pierre Gagnaire le mot de la fin : « Je ne comprends pas pourquoi je fais cela comme ça. Mais c’est ainsi. C’est l’émotion du moment qui prend le pas sur la technique. C’est de l’amour. Ca ne s’explique pas… »

 Les professionnels étaient là, avec une représentation en force de nos amis suisses, et puisqu’on parle d’Art, de finesse, de sensualité, les femmes ont apporté la grâce qui sied à ces réalisations souvent complexes mais toujours empreintes de légèreté.

 Il n’y a pas de connaissance sans transmission : saluons également la présence d’élèves et d’étudiants des lycées hôteliers de Marseille et de Louviers, accompagnés de leurs professeurs. La flamme de la passion, version Gastronomie Moléculaire, est bien entretenue et va continuer à éclairer nos cuisines.

Le pari est d’ores et déjà gagné.

Serge Raynaud,
pour le CRNHR

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