TICE : des jeunes à l’école de l’excellence

Usages du numérique

vendredi 14 septembre 2007, par Serge Raynaud

Serge Raynaud : Monsieur le Proviseur bonjour, et merci d’accueillir le CRNHR dans votre établissement, le lycée hôtelier François Rabelais d’Hérouville Saint Clair dans le Calvados. Vous avez réalisé ici un projet TICE novateur ; pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?

Jacky Lehugeur, Proviseur : Bienvenue à Hérouville ! Je suis Proviseur depuis six ans dans ce lycée. Permettez-moi de vous présenter Denis Deroin, entré dans les fonctions de Chef des Travaux un an après mon arrivée ici.
L’idée de départ était simple : nous avons voulu créer un projet global pour et avec les élèves tout en étant crédibles sur les plans pédagogique et professionnel auprès de tous nos partenaires et interlocuteurs.
Nous avons donc commencé par mettre en place des outils de gestion efficaces. L’objectif était de réaliser des économies en maîtrisant les moyens mis en œuvre et de motiver les équipes en redéployant les sommes récupérées sur des dotations, en matériels notamment. Nous avons donc mené une véritable guerre aux gaspillages et avons cherché à optimiser l’utilisation des moyens. Pour ce faire, nous avons axé nos actions dans plusieurs directions :

  • L’utilisation de l’outil informatique pour gérer les approvisionnements, les feuilles de marché, les stocks. Nous avons choisi ASTORIA qui est un logiciel développé dans l’académie de Poitiers. Ce logiciel permet de connaître à chaque instant les stocks, les moyens mis en œuvre dans les ateliers, la destination de ces moyens, etc.
  • La responsabilisation des enseignants et des élèves dans la gestion et la comptabilité des biens ;
  • La création de circuits sécurisés et contrôlés entre les différents magasins de l’établissement et les lieux d’utilisation des biens mis à disposition des groupes classe ;
  • La mise en place de contrôles impliquant chacun, enseignants et enseignés, suivant en cela la méthode HACCP étendue à tous les flux ;
  • La valorisation immédiate des bons résultats obtenus ;

Denis Deroin : c’est grâce à ces résultats garants de notre bonne volonté collective et de nos compétences pédagogiques et professionnelles que nous avons proposé et fait aboutir des projets. Mon Proviseur et moi-même avions la conviction que nous devions placer les élèves au centre de ce projet en mettant en évidence tous les efforts accomplis pour économiser les deniers publics. Cela nous a donné une grande crédibilité, tant auprès de la hiérarchie, que des instances décisionnaires et des professionnels. Dès lors, nous pouvions, avec l’élan impulsé auprès des équipes, proposer des développements.

Jacky Lehugeur : nous avons pu très vite constater sur le terrain l’implication des élèves sous la conduite de leurs professeurs. Les uns et les autres se sont appropriés l’outil pour mener à bien les utilisations pédagogiques initialement prévues. Les résultats scolaires et la réussite aux examens ont connu une forte progression et ce succès a pu être mesuré. Il nous conforte dans l’idée de développer ce concept global. Les outils informatiques ne doivent pas être ajoutés à un espace pédagogique. Ils doivent être intégrés au moment de la conception même des lieux de transmission des savoir et savoir-faire. Cette méthodologie permet de faciliter leur utilisation et d’optimiser les résultats. Ensuite, les idées d’utilisation émergent : l’outil finalement crée la fonction, et c’est l’élève qui est gagnant !

Serge Raynaud : je mesure combien une telle construction est un travail d’équipe. Mais il faut également des soutiens. Comment les obtenir ?

Jacky Lehugeur : pour ce qui concerne les implications pédagogiques, il faut faire des dossiers, mettre en évidence des objectifs et définir les moyens de les atteindre, puis formaliser le cadre de la mise en œuvre des activités. Chacun doit y trouver sa place, et la participation de tous est notre credo. Ensuite, il faut solliciter les personnels du corps d’Inspection. Dans l’académie de Caen, Dominique Catoir, IA-IPR et Jacques Lénard, IEN, ont soutenu le projet et l’ont encouragé. Le CRDP nous a permis de valider ce que nous avions fait afin de protéger la conception même de ce qui a été réalisé. Enfin, les professionnels nous ont rejoint car ils ont vite appréhendé l’intérêt de la novation dans ce domaine et considéré avec attention les efforts accomplis pour que nos formations soient en phase avec leurs demandes d’embaucher des employés rigoureux et attentifs à la bonne gestion d’une entreprise. Nous avons additionné des compétences couvrant un large spectre pour atteindre ce résultat.

Denis Deroin : tout commence avec la crédibilité tout à la fois pédagogique, professionnelle et financière du projet. Ensuite il faut toujours avoir ces trois éléments présents à l’esprit. Puis il faut donner du corps aux projets : apprendre les utilisations des outils informatiques, apprendre à utiliser et exploiter des supports nouveaux, images, films, sons… Associer toutes les bonnes volontés, et notamment solliciter des professionnels de qualité pour aider à passionner les jeunes. Ici, nous avons de beaux matériels tant en cuisine qu’en restaurant ou encore en hébergement, au CDI, dans les salles d’économie et gestion…

Nous avons un espace caféologie et un show-room dont nous sommes très fiers, fruit d’un partenariat avec Electrolux. C’est grâce à toutes ces convergences que nous avons eu l’honneur d’organiser le repas des chefs d’Etat et de gouvernement lors des commémorations du 60ème anniversaire du débarquement des forces Alliées en Normandie le 6 juin 1944, ou déplacer des professionnels comme Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde, des Chefs de renom, des restaurateurs…

Jacky Lehugeur : nous allons, avec mon Chef des Travaux vous montrer nos locaux et nos installations ! Suivez le guide !

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Hérouville Saint Clair. TICE. S Raynaud, 14/09/2007.

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