Deux épisodes ont déjà été diffusés sur la chaîne France 3 nationale le samedi matin à 11 heures.
Nous avons suivi les élèves de Bac Pro restauration emmenés par Pascal Aubrée en région « Nord - Pas-de-Calais - Picardie » puis en « Bretagne - Pays-de-Loire ».

Gaël Leiblang et Laurent Lefevre mettent tout leur talent au service d’acteurs extraordinaires : les élèves, les artisans, le professeur.

Extraordinaires car ils ne jouent pas « un rôle ». Ils jouent leur propre vie, leur quotidien fait de pédagogie, de savoirs préservés comme autant de trésors, de construction de la connaissance, de rencontres, de partage, de transmission d’un patrimoine vivant.
Tous les enseignants des lycées professionnels et technologiques de France et de Navarre font cela : entraîner les élèves sur des chemins savoureux, leur faire rencontrer des professionnels gourmands et passionnés, les emmener hors de l’école au contact des réalités du monde.

La pédagogie, c’est aussi cela : découvrir, partager, échanger, comparer, mesurer, comprendre.
Avec ces films, chacun pourra appréhender le rôle et la mission de l’Éducation nationale, institution souvent critiquée, dans sa fonction d’accompagnement des jeunes vers l’accession au plus beau des diplômes : celui de citoyen.

Certes, on pourra critiquer le coût lié à l’externalisation d’un cours (transport, accueil) ou encore l’élitisme souvent associé à des productions artisanales qui demandent beaucoup d’heures de main d’œuvre. Ce serait oublier que les professionnels sont partenaires de ces séquences « en dehors des murs », qu’ils apportent volontiers leur aide aux enseignants et formateurs pour que les élèves, les apprentis et les étudiants puissent venir plus facilement à leur rencontre. Et qu’ils sont dépositaires de savoir-faire qui doivent être conservés car ils sont garants de notre culture et de notre patrimoine historique en matière d’alimentation et de tout ce qui y est associé : façonnage de paysages, préservations d’espèces, sauvegarde de lieux, maintien d’activités qui contribuent à l’économie rurale, atouts touristiques, ...
Et richesse d’une alimentation variée porteuse de sens.

Pour que tout cela soit vécu, filmé, montré à tous et donne envie de découvrir, souvent à proximité, des trésors qu’il faut savoir prendre le temps de découvrir, il aura fallu de l’énergie, beaucoup de volonté, du temps et énormément de travail.
Mais également que des décideurs, à l’Inspection générale de l’Éducation nationale tout comme dans l’académie de Versailles osent le pari de ces documentaires et accordent des moyens.

Le pari est gagné. Dans la qualité des deux premiers épisodes diffusés d’abord, qualité reconnue par un nombre très important de spectateurs, et dans la qualité des jeunes ensuite.
Pour cette raison et parce que les professionnels et les formateurs partagent cette volonté de transmettre ensemble aux générations qui vont leur succéder, il fallait réaliser et montrer « Les Fables de Monsieur Aubrée ».

Ce samedi 17 juillet 2010, vous savez déjà ce que je ferai : à 11 heures, je serai devant mon téléviseur pour regarder l’opus N°3 en Corse !

Serge Raynaud,
14 juillet 2010.

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